29.2.08

Vive le sapeur Camember et le fromage blanc !

Il y a deux jours j'avais classé un peu hâtivement fromageplus parmi les nationalistes. Il m'a écrit à ce sujet :
Chère madame Allibert,

Je découvre que vous évoquez brièvement mon modeste blog. Je voulais réagir à ce sujet sur votre page, mais les commentaires ne me sont pas accessibles ; je passe donc par la voie du courrier pour vous faire une réponse.

Je tiens à rétablir une grave méprise : si je joue volontiers les réacs de service, en revanche je ne m'affiche jamais sous des bannières "nationales" ou "nationalistes" ; ce n'est absolument pas mon combat. N'est pas mon combat non plus le "collectivisme nationaliste" que vous semblez vouloir m'attribuer.
Lorsque je critique la S.S., ce n'est ni pour défendre en retour une quelconque "solidarité nationale", mais pour mettre en lumière l'acharnement que mettent les Modernes à désincarner le monde et déshumaniser la société.
En effet, le grand reproche que je fais aux Modernes, c'est d'avoir sapé l'œuvre de la Charité au profit de la Solidarité ; c'est à dire qu'on a transformé une œuvre de sanctification quotidienne en une gigantesque Bureaucratie administrative, anonyme, dépersonnalisée et collectiviste.
D'accord pour quitter la Sécu, d'accord pour la Liberté – à laquelle je tiens avant tout –, d'accord pour la récompense des méritants, d'accord pour l'indépendance et la valorisation de l'initiative ; mais à la condition que ce ne soit pas pour abandonner les plus faibles. La S.S. n'a que trop nourri les oisifs, mais ne tombons pas dans l'excès inverse une fois qu'on se sera débarrassé de ce tonneau des Danaïdes.

Tout cela pour dire que je ne me sens donc pas pris au piège entre le parti de la Liberté [laquelle ne serait que la conquête exclusive de l'individu et intérieure à lui-même ?] et celui de la Communauté Nationale [laquelle se définirait par une "Solidarité" dont je viens de dire le plus grand bien ?].

À ce sujet, et si vous le voulez, je vous propose la lecture de mon article "Silence, on prie".

***
Vous écrivez : "la communauté reste composée d'individus qui poursuivent avant tout des buts individuels."
Cette assertion est bancale : à l'extrême, on comprend que le socius n'est qu'un outil anthropologique à l'usage de "l'épanouissement personnel" de tout un chacun ; pardonnez-moi, mais c'est un peu court ! Puisque vous fuyez le collectivisme [avec raison], vous courrez vous réfugier, me semble-t-il, dans les bras d'une autre idéologie qui lui fait face, celle qui consacre l'individu individualiste, non condamnable "tant qu'il ne nuit pas à autrui". Pour ma part, je fais un pas de côté, et je crois en l'âme nichée en chaque homme, celle qui lui apprend qu'en se donnant à autrui, on est infiniment plus riche qu'en accomplissant sa petite destinée personnelle. Ce n'est pas de la naïveté gentillette, c'est du christianisme. Oui, je sais, c'est terriblement démodé...

Amicalement,

Fromageplus

En fait je ne vois pas bien en quoi fromageplus se considère comme un "réac". Un réac serait quelqu'un qui ne veut rien changer à l'état actuel des choses, à l'Etat-providence spoliateur et à l'assistanat généralisé. De ce point de vue, la France est pleine de réacs de droite et de gauche.

Une précision importante, à la lecture de sa réponse : le point de vue libertarien est souvent incompris. La solidarité forcée telle que la conçoivent les étatistes n'est pas de la solidarité, elle est au contraire immorale (voler aux uns pour donner aux autres, même avec les meilleures intentions, est toujours du vol). Les libertariens ne sont pas contre la solidarité, quelles que soient ses motivations (empathie, philanthropie, charité chrétienne, etc.), à condition qu'elle soit volontaire. La nationalisation de la solidarité par l'Etat est une imposture, les libertariens militent pour sa privatisation complète (qui peut évidemment se faire par étapes).

Pour ce qui est du dernier paragraphe de fromageplus, j'affirme et je maintiens ce que j'ai écrit : "la communauté reste composée d'individus qui poursuivent avant tout des buts individuels." Un but individuel n'est pas forcément un but égoïste : le philanthrope poursuit un but individuel à travers ses actions altruistes. On peut accomplir sa "petite destinée personnelle" en donnant gratuitement aux autres. Il n'y a aucune contradiction. La charité est libertarienne, au même titre que l'autarcie égoïste. Il faut bien comprendre que le libéralisme n'est qu'une conception des rapports sociaux issue d'une éthique minimale, d'un minimum exigible de tous pour que la vie en société soit possible : le principe de non agression (ou la propriété de soi-même). Cette éthique minimale peut être complétée par une éthique individuelle qui peut être laïque, religieuse, philosophique, etc., variable d'une personne à l'autre. Comme il y a différentes conceptions de la "vie bonne", il n'y a pas lieu d'en imposer une plutôt qu'une autre, du moment que la non agression est respectée.

En résumé, pour les libertariens, il n'y a pas d'opposition de nature entre individu et collectivité (et "l'épanouissement personnel" dont parle fromageplus passe aussi par les autres), une telle opposition n'apparaît que quand il y a agression, ce qui est la chose que le libéralisme veut prévenir via son éthique minimale déontologique. Au-delà de ça, tout est possible.

Par dessus tout, ne pas confondre éthique et droit. Le droit (naturel) tel que le conçoivent les libertariens découle de l'éthique minimale : toute extension non consentie de ce droit minimal est illégitime. Les libertariens combattent la tendance à transformer en lois, en droit positif, des obligations d'ordre éthique arbitraires : solidarité, paternalisme, etc. Beaucoup, tant à gauche qu'à droite, voudraient rendre obligatoires des comportements qui relèvent de leur propre éthique (cela vaut aussi pour les chrétiens). Ils ne comprennent pas que les autres puissent vivre leur vie à leur façon, avec des conceptions éthiques différentes (ou pas de conception du tout).

Dans un commentaire, Philippe-Arnaud Brugier m'écrit :
Et que pense Laure Allibert de l'appartenance à une " communauté " religieuse ou à une Civilisation marquée collectivement par la Religion ?
La Religion libère-t-elle l'individu ou l'asservit-elle ? Et quid de la relation avec le libéralisme ? Le libéralisme est-il "réducteur" aux données socio-économiques et juridiques ou bien le libéralisme permet-il tout au nom de la liberté , au risque de limiter la portée des Religions ( le problème de l'avortement , du suicide , etc...) ?
Et je lui ai répondu ceci :

Philippe-Arnaud, la religion est d'abord une affaire personnelle, et le fait que ça puisse parfois être un "mouvement de masse" n'y change rien.

La religion peut autant libérer l'individu que l'asservir, c'est pour cela qu'un libéral doit être neutre à l'égard de la religion des autres (sauf quand elle enfreint le principe de non agression).

Le libéralisme permet tout au nom de la liberté, dès lors qu'autrui n'est pas agressé. Pour les sujets "limites" comme l'avortement, qui ne sont pas politiques mais plutôt philosophiques (et donc ne peuvent en aucun cas avoir une solution politique), le libéralisme ne peut non plus être coercitif : il propose à chacun de s'en remettre à sa conscience.

28.2.08

Vive la médecine à mille vitesses !

L'absurdité de la "médecine à une vitesse" n'existe pas qu'en France, on la trouve aussi de l'autre côté de la Manche où sévit une sécu soviétique analogue à la nôtre, peut-être encore plus étatisée.

C'est chez Vincent Bénard (que je lis via le journal libertarien de Cozop - bloggeurs libéraux, n'hésitez pas à vous y inscrire) :

Faut-il laisser aux "riches" la possibilité de se soigner mieux ?.

Rappelons à l'intention des altercomprenants que toute richesse honnêtement acquise est légitime, quelle que soit son ordre de grandeur. On peut justifier cela aussi bien selon l'éthique déontologique du principe de non-agression que selon l'éthique conséquentialiste utilitariste : le riche finance et "teste" des produits et services qui par la suite auront vocation à se démocratiser (le chocolat, l'automobile, la télévision, les traitements médicaux de pointe, etc. ont été à leurs débuts réservés à une petite élite). En revanche, toute agression à l'égard de la richesse, qu'il s'agisse d'une agression de droit commun ou relevant du banditisme étatique (l'impôt), est illégitime.

27.2.08

La politique : le mal absolu

Via le blog d'Anna, en suivant les liens, je suis tombée sur des blogs qui se revendiquent réactionnaires ou nationalistes, ou les deux : les enfants de la zone grise, fromageplus. Je mesure la distance qui me sépare d'eux, même si je préfère les lire plutôt que de subir les imbécillités des gauchistes qui pullulent dans ce pays (sur cozop ils tiennent le haut du pavé, l'idéologie de la spoliation étatique est toujours en tête du hit-parade franchouillard).

Y a pas, les réacs ont du style, mais ils tournent toujours autour de la même contradiction intenable dont ils ne peuvent sortir : l'amour de la liberté allié au collectivisme nationaliste. La zone grise l'exprime bien :
Que mon peuple soit un ramassis de larves attentistes et décérébrées, soit, plus question de le nier ou de le minimiser. Que l’activisme natio soit un jeu de con, puisque l’organisme visé rejette lui-même ses propres anticorps, soit également. Perd-on pour autant son Histoire, son passé, ses racines ? Non. Notre identité perdure. Elle se définit par rapport à la collectivité. Tout le drame et l’ironie de la situation, c’est que ce collectif a accepté son éviction.
Le nationaliste dans les affres de ses contradictions, la déception constante de son "amour taciturne et toujours menacé", voilà qui fait sourire, même si ça a plus de classe que le gaucho de base qui glapit pour la solidarité avec les parasites. Le nationaliste pousse son sentiment national jusqu'aux limites de l'absurde : le collectif national existerait sans les individus ! Les libertariens ont dépassé cette contradiction en ne reconnaissant qu'une seule réalité : l'individu. Tout le reste lui est subordonné : il n'y a pas de réalité humaine qui dépasse l'individu ("mon peuple" dit la zone grise !!). Toutes celles qui ont cette prétention ne cherchent qu'à l'écraser, en réalité au bénéfice de quelques individus plus malins que les autres. Les entités collectives ne sont que des dénominations commodes. Le peuple, la France, stricto sensu, n'existent pas. Comme le dit Schopenhauer, l'histoire du monde est dépourvue de signification métaphysique, elle n'est qu'une configuration accidentelle, seul l'individu est réel. S'attacher à une fiction nationale (ou supranationale, comme l'Europe), c'est faire le jeu des politiciens qui en tirent leur vacillante légitimité par l'imposture de la démocratie dite "représentative".

La critique de l'individualisme absolu qui est le nôtre est toujours la même, tant chez les marxistes que chez les nationalistes. Ils nous reprochent de voir l'individu comme une monade isolée, qui ne comprend pas la réalité collective supérieure (le prolétariat pour les uns, la nation pour les autres). J'ai toujours trouvé cette critique infantile. Il est clair que nous avons besoin des autres, presque constamment d'ailleurs, mais cela ne veut pas dire que le collectif ait le droit de nous opprimer et de nous dicter sa volonté. Le droit de propriété est la limite que l'individu pose devant un collectif toujours porté à violer les droits des personnes sous les meilleurs prétextes. Le consentement est le critère ultime : toute contrainte non consentie imposée par autrui est une agression (dès lors qu'on n'a pas soi-même agressé autrui, bien sûr).

Le nationaliste réac est d'ailleurs mal à l'aise quand il s'attaque aux institutions collectivistes telles que la SS française (fromage plus en parle assez bien ici : du monde). La SS n'est-elle pas un élément essentiel de la "solidarité nationale" (oh la belle expression qui ne veut absolument rien dire) ? Tous les sacrifices ne sont-ils pas justifiés pour le bien de la nation ? Qu'est-ce qu'une personne seule comparée à l'intérêt commun ? (réponse : un pauvre con - Sarkozy, en bon socialiste de droite, a très bien exprimé l'essence du collectivisme français).

La politique est le mal absolu : elle conduit à une oppression qui peut comporter divers degrés, mais qui reste toujours une oppression. Le politicien libéral (il paraît que ça existe, même en France) doit lui aussi gérer sa propre contradiction. En général il n'y arrive pas (voir ceux d'Alternative libérale qui s'entredéchirent joyeusement, tout ça pour quelques miettes de pouvoir). Faut-il s'accommoder du pouvoir en place, de crainte d'en avoir un pire ? C'est ce que les conservateurs (de droite et de gauche) suggèrent. Le libertarien préfère s'organiser pour être à même d'ignorer l'Etat.

24.2.08

La Sécurité sociale pourra-t-elle survivre à la concurrence ?

Je parle ici non pas de la Sécurité sociale au sens général (comme fonction de prise en charge des risques sociaux par mutualisation des risques, qui existait bien avant les aberrations françaises de 1945), mais comme l'appelle Georges Lane de l'OSSO française, "organisation de la sécurité sociale obligatoire", contre laquelle lutte le "Bataillon Unitaire Carrément Contre l'Obligation" (BUCCO).

La réponse à la question pourrait être la suivante (La Sécurité sociale et comment s'en sortir, de Georges Lane, pages 531, 532) :
Si, comme certains l'affirment, la Sécurité sociale (OSSO) a une efficacité, rétablir la liberté ou la concurrence en matière d'assurance du risque social ne devrait pas la mettre en défaut. Il ne peut que la conforter dans sa position. Rien ne sera changé, si ce n'est qu'elle ne sera plus assujettissante pour l'individu. En d'autres termes, celui-ci ne supportera pas de perte de propriété, de responsabilité et de liberté d'action à cause d'elle. Les apporteurs de risques sociaux seront désormais de véritables fournisseurs, et en tant qu'assurés sociaux ils seront de véritables clients qu'il faut vraiment servir au lieu de simplement le prétendre officiellement. Elle démontrera un progrès, ou, si l'on préfère cette formule, une économie de coûts.

Si, au contraire, l'attente est que l'organisation ne résistera pas à la liberté, à la concurrence, c'est qu'elle n'est pas efficace, que les assurés sociaux y supportent des charges irrémédiablement inutiles que certains gestionnaires leur imposent de plus délibérément. Il y a mensonge et gaspillage. Mais il y a aussi erreur d'anticipation : l'organisation ne résistera pas plus si la liberté n'est pas restaurée, car ces coûts nourrissent le "risque de sécurité sociale", ils épuisent le patrimoine du secteur productif.
La notion de "risque de sécurité sociale" évoquée ici est développée dans le livre. La SS, ce "monopole syndicratique verrouillé" (par opposition à la sécurité sociale spontanée libre) , "administré par des syndicalistes dispensés de suivre aucune règle claire préalable", est un facteur d'insécurité (sociale !) pour de multiples raisons, la principale est qu'elle engendre une très forte incertitude : qu'est-ce que le législateur va inventer demain ? de nouvelles franchises, des déremboursements, une augmentation des cotisations, de nouvelles contraintes ? nos retraites sont-elles garanties ? pour quel montant ? La SS pousse à vivre au jour le jour, sans se préoccuper du futur. Elle a supprimé le facteur temps : ne vous souciez pas de votre retraite, vous toucherez bien quelque chose (combien ? avec quelle certitude ? pas de réponse, on sait seulement qui paiera : les actifs du moment, s'ils n'ont pas fui) ; on vous remboursera si vous êtes malade (dans quelles conditions ? on verra, ça dépendra de la législation et des ressources du moment).

22.2.08

Combien d'employés de la sécurité sociale faut-il...

...pour changer une ampoule ?

Réponse : il en faut exactement 101.
  • cinq pour constater la panne
  • dix pour décider du remplacement
  • un pour faire un compte-rendu à la hiérarchie au sujet de la fin de vie de l'ampoule
  • cinq pour faire une étude de faisabilité de remplacement
  • un pour aller chercher dans les archives la notice de remplacement
  • un pour consulter le budget des fournitures et voir si il y a de l'argent disponible
  • un pour vérifier si l'ampoule est couverte par une assurance
  • un pour vérifier si celui qui va faire le remplacement est couvert par une assurance
  • cinq pour décider du type d'ampoule à acheter
  • cinq pour décider auprès de quel fournisseur il faudra acheter l'ampoule
  • un pour aller acheter l'ampoule
  • un qui est syndiqué pour expliquer que ce travail n'est pas de leur ressort
  • un autre syndiqué pour déposer le préavis de grève
  • un autre syndiqué pour vitupérer contre les cadences infernales
  • cinq pour décider quel sens est le plus naturel pour visser l'ampoule
  • un pour monter sur la table et faire semblant de changer l'ampoule,
  • un pour tenir l'ampoule et la passer à celui qui est monté,
  • un pour tenir l'escabeau pendant que le précédent monte
  • quatre qui font tourner l'escabeau pour réaliser le vissage pendant que celui qui est sur l'escabeau tient fermement l'ampoule
  • un pour collectionner les ampoules grillées
  • un qui reste en bas pour donner les ordres à celui qui change l'ampoule
  • un qui contrôle celui qui reste en bas pour donner les ordres
  • un qui contrôle que personne ne fasse d'excès de zèle
  • un qui contrôle les contrôleurs
  • deux autres pour emmener l'électrocuté à l'hôpital.
  • un pour remplir la demande d'entente préalable pour le traitement orthodontique de celui qui a été accidenté quand celui qui est tombé de l'escabeau lui est tombé dessus
  • trente pour remplir le formulaire CERFA n°10523*01
  • dix pour remplir la déclaration d'accident du travail
  • un médecin du travail pour remplir l'arrêt de travail
  • un pour surveiller la pendule pendant tout ce temps-là.

20.2.08

Nouvelles questions écrites sur la fin du monopole de la Sécurité sociale

Comme le gouvernement n'est pas pressé de répondre aux questions embarrassantes, les députés reviennent à la charge.

Jean-Marc Roubaud, député du Gard, n'ayant pas eu de réponse à sa question n° 6579, a reposé la même question au Ministère de l’Economie en date du 28 janvier dernier.

Jacques Remiller, député de l'Isère, a posé une question identique au Ministère de l’Economie la semaine dernière. En voici le texte (merci au Dr Gayet) :
M. Jacques Remiller appelle l'attention de Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi sur l'applicabilité des directives européennes sur l'assurance aux régimes obligatoires de sécurité sociale. Plus précisément, les articles R. 321-1 et R. 321-14 du code des assurances, R. 931-2-1 et R. 931-2-5 du code de la sécurité sociale et R. 211-2 et R. 211-3 du code de la Mutualité autorisent les sociétés d'assurance, les institutions de prévoyance et les mutuelles à pratiquer les opérations d'assurance branche entière à condition de bénéficier d'un agrément administratif à cet effet. Il est donc établi que toute personne résidant en France a le droit de s'assurer pour l'ensemble des risques sociaux ainsi qu'en libre prestation des services auprès de sociétés d'assurance européennes bénéficiant d'un agrément dans leur pays d'établissement. La France n'a transposé les directives 92/49/CEE et 92/96/CEE qu'au terme de sept années de procédures initiées, sur plainte de citoyens et d'organisations françaises, par la Commission européenne et qui se sont traduites par la condamnation, le 16 décembre 1999, de la République française par la Cour de justice des Communautés européennes pour n'avoir pas appliqué ni transposé complètement lesdites directives. Depuis, la France a transposé complètement ces directives, mais elle continue de ne pas vouloir les appliquer au mépris des lois nationales et de ses engagements communautaires. La Commission de contrôle des assurances, des mutuelles et des institutions de prévoyance, bien qu'elle soit une autorité publique indépendante créée précisément par la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 pour veiller à la mise en oeuvre des dispositions légales découlant de la transposition des directives 92/49/CEE et 92/96/CEE, ne fait par ailleurs qu'appliquer les décisions politiques des gouvernements successifs. Ce faisant, la France contrevient aux règles qui fondent l'Union européenne, ce qui ne peut que perturber le bon fonctionnement du marché intérieur, et notamment les dispositions relatives à la libre prestation de services. Il souhaite par conséquent connaitre la position du Ministre sur cette question.
Je ne vois encore rien sur www.questions.assemblee-nationale.fr, mais ça ne saurait tarder.

19.2.08

Confier la mémoire de la Sécu à chaque élève ?

J'approuve Jean-François Copé, qui a dit : "Chaque fois qu'on peut faire transmettre les exigences du devoir de mémoire, il faut le faire".

Et voilà : dans la lignée des idées faramineuses de notre empereur-président, je propose que chaque élève de troisième prenne en charge la mémoire d'une entreprise défunte, tuée par les charges sociales.

Je vais au-devant des critiques et je vous recommande de ne pas écouter les psys subventionnés qui craignent des risques de "troubles psychologiques". La charge de la mémoire d'une entreprise morte, c'est quelque chose qui n'est pas très lourd à porter. C'est moins lourd que d'être au chômage parce que votre boîte a fermé, saignée par l'esclavagisme étatique. Et c'est de toute façon moins lourd que la mémoire d'un enfant mort. Ou d'un SDF à qui l'Etat a barré toute perspective d'avenir par ses lois stupides et ses soi-disant "conquêtes sociales".

Le seul problème pratique que je vois, c'est qu'il n'y aura jamais assez d'élèves pour prendre en charge la mémoire de toutes les entreprises concernées. Je ne suis pas volontaire pour recueillir les Kbis, je ne crois pas que la place de la Concorde soit assez grande pour les y stocker.

Il faudra réunir une commission et nommer un Chargé de Mémoire pour étudier la question. On pourrait financer tout ça par un petit prélèvement supplémentaire, insignifiant, sur toutes les entreprises... (Comment ça, c'est absurde ? Mais vous prendre de l'argent pour votre bien, l'Etat fait ça tout le temps !)
____________

Un lecteur me signale une pétition que l'on peut signer contre l'initiative sarkozyste : Pétition contre la confrontation forcée des enfants à l'horreur nazie.

18.2.08

Dans 3 semaines, tentative d'escroquerie massive : que fait la police ?

Les 9 et 16 mars 2008 prochains, des groupes de bandits locaux (mais pas manchots) se disputeront un important butin (impôts locaux, taxes et redevances diverses) prélevé sur la population active en âge de se faire dépouiller.

Ils appellent ça "élections municipales et cantonales".

Tenez-vous éloignés de ces escrocs et ne les laissez pas s'imaginer que vous consentez à être volés.

16.2.08

La crise bancaire causée par l'étatisme

Certains libéraux le répètent sans crainte d'affronter le scepticisme général : la crise bancaire a été causée par l'étatisme.

En effet, ne pas prêter de l'argent à quelqu'un qui est pauvre, c'est faire preuve de discrimination, et nos états voleurs bien-pensants détestent la discrimination (sauf quand elle profite à leur propre mafia ou conforte leurs privilèges).

Si de plus le discriminé appartient à une minorité ethnique ou religieuse, ne pas lui prêter de l'argent peut être assimilé à du racisme. Voilà comment la fausse morale des voyous de l'Etat vient perturber la rationalité économique. Les étatistes ont ensuite beau jeu de critiquer les "dérives financières" qu'ils ont eux-mêmes causées !

Plus d'explications à l'Institut Molinari : le vrai scandale.

15.2.08

La France est sauvée Sarkozy est sauvé


Un psy est à son chevet... Pas trop tôt !

Marianne nous avait prévenus l'an dernier : cet homme-là est fou !

Je suis prête à me cotiser pour lui fournir tous les neuroleptiques et tous les anxiolytiques qu'il faudra, même s'ils ne sont pas remboursés par la sinistre SS.

Dessin libertarien 66

14.2.08

Le banditisme des mutuelles françaises

Le mutualisme est à l'origine une belle et grande idée. On pourrait dire que c'est le seul rejeton du socialisme qui ait prospéré, la raison en étant son caractère volontaire. Il est en effet - en principe - fondé sur le consentement, ce qui le rattache au libéralisme. Le fait qu'il ne soit pas animé par la recherche du profit - toujours en principe - en fait une institution libérale non capitaliste.

Hélas l'idée mutualiste a été pervertie par la politique et l'étatisme. Une bonne part du chiffre d'affaires des mutuelles découle de versements obligatoires. La plupart pratiquent donc une extorsion de fonds légale. Telle catégorie professionnelle a souvent "sa" mutuelle obligatoire (en toute illégalité par rapport aux directives européennes retranscrites en droit français). Comme de plus la responsabilité y est extrêmement diluée (faute de propriétaire bien défini), le butin collecté alimente toutes sortes de circuits de "redistribution" bien éloignés de l'idée mutualiste.

On se souvient du scandale de la MNEF, pompe à phynances de la gauche. Actuellement, c'est la Caisse des intermittents du spectacle qui est sous les feux de la rampe, après un rapport incendiaire de la Cour des comptes (voir l'article "L'incroyable dérive de la Caisse des intermittents du spectacle" dans le numéro de Capital de février 2008). Elle a la mission bizarre de verser les congés payés à ses adhérents. Elle taxe indûment de nombreuses entreprises, verse ses prestations quand elle a le temps, mais n'oublie pas de financer en douce plusieurs syndicats tout en faisant vivre grassement ses propres "responsables". Bref, c'est à petite échelle ce que la SS "contrôlée par les organisations syndicales" fait à grande échelle, à la différence que l'impunité ne lui sera pas acquise. Too small not to fail...

Soyez donc très prudents, vous qui comme moi n'avez pu quitter la sinistre SS, dans vos rapports avec les mutuelles : considérez que vous avez en face de vous une organisation qui se croit tout permis, faute de réelle concurrence. Relisez en particulier vos contrats, et vérifiez la base de remboursement. D'après mes lecteurs assidus, les mutuelles ne se gênent pas pour changer les conditions sans vous prévenir.

Il y a deux types de bases de remboursement : l'une calée sur le tarif de convention (TC), l'autre sur le remboursement SS proprement dit ("BRSS" : base de remboursement Sécurité sociale"). La base TC est plus favorable, car elle vous rembourse même si votre praticien n'est pas conventionné. Avec la BRSS, les remboursements des prestations non conventionnées deviennent ridicules, car elles se calent sur le remboursement SS au "tarif d'autorité" (quelques euros, voire quelques centimes d'euros dans tous les cas quelle que soit la dépense). Un de mes lecteurs a eu récemment la surprise de constater que sa mutuelle adoptait la BRSS dans ses remboursements, alors que son contrat ne mentionne que le TC. Il s'en est rendu compte après que sa dentiste se soit déconventionnée (sans le prévenir). C'est donc une violation flagrante des conditions du contrat. La mutuelle contrevient à sa raison d'être en devenant une association de bandits qui défend d'abord ses intérêts alors qu'elle n'est censée connaître que ceux de ses adhérents.

9.2.08

L'imposture des "conquêtes sociales"

A faire lire à tous les gogos de gauche et à tous les ultraconservateurs soviétiques de droite...

En 1945, un gouvernement non élu, dont les membres sont, d'un côté, des démocrates sociaux ou des démocrates-chrétiens, et, de l'autre, des communistes, parvient à imposer au peuple certaines ordonnances [les ordonnances d'octobre 1945 qui créent la SS].

En 1946, la Sécurité sociale réunit les suffrages d'opinions par ailleurs diamétralement opposées, à savoir, d'un côté, les susdits "démocrates", chrétiens ou sociaux, et de l'autre les communistes. Les thèses de la protection contre "l'inhumanité du droit", les "abus de pouvoir des capitalistes", contre "les échecs du marché", et l'argument du caractère "injuste" ou "inefficace" des activités de protection ciblées sur les risques sociaux, toutes ces rationalisations, intenables, à peine formulées, et par des rivaux politiques de surcroît, conspirent pour imposer une masse jamais vue d'obligations légales à des individus discriminés et dépouillés pour une part substantielle et croissante du fruit de leur effort.

Tout ce monde-là se met d'accord pour dépouiller le salarié, pour le priver de sa liberté, à condition qu'on lui présente la chose comme un "cadeau" arraché au patron : c'est ce qu'on appelle une "conquête sociale" (...) : conquête que la caste exploiteuse au pouvoir fait sur la société. Il est tout à fait légitime que Laroque
[le "père" de la sinistre SS] voie les choses comme une "conquête" de son point de vue, puisque cette caste exploiteuse, il en fait éminemment partie. Les procédés d'illusion fiscale mis en œuvre ici sont :
  • la violence indirecte : les prétendues "cotisations sociales" sont en fait volées au salarié, mais dans le bureau du patron. Et certains salariés d'applaudir ce vol, dont ils ne savent pas que ce sont eux les victimes. Bien fait pour eux !
  • la violence masquée : le voleur de l'état se cache derrière le patron. Si l'employé se plaint d'être mal payé, il accusera le patron d'être l'exploiteur, alors que sans les taxes [charges dites "sociales"] que l'état impose sur les salaires, l'employé gagnerait presque deux fois plus.
  • la discrimination ostensible et corruptrice, qui fait mine de s'en prendre à une minorité (réputée riche, de préférence) et cherche à faire des autres les complices de cette injustice en leur donnant à penser qu'ils en profitent, pour les désarmer moralement.
  • l'amalgame entre le service authentique (l'assurance) et le vol (l'impôt-subvention), dans des conditions (le monopole) qui empêchent les entrepreneurs honnêtes de faire la preuve qu'on n'a pas du tout besoin du vol pour que le service soit fourni. La sécurité sociale en est un exemple parfait, la plupart des gens s'imaginant obtenir de la redistribution politique socialiste les services qu'ils doivent en fait à une forme dégradée d'assurance mutuelle.
Extrait de La Sécurité sociale et comment s'en sortir, de Georges Lane, pages 201, 202.

Comment appelle-t-on un prétendu service public qui vit essentiellement d'argent volé ? Un monopole communiste (le livre rappelle que le terme est de Gustave de Molinari - "De la production de la sécurité", 1849).

8.2.08

Reichmantv - rediff

Vous vous en doutez peut-être, mais je suis une fan de Reichmantv (même si je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qui y est dit).

Voici un extrait d'une des premières émissions, qui examine la sinistre SS sous l'angle politique.

6.2.08

Quand les parasites de l'Etat se tirent avec l'oseille...

Parmi les nombreux privilèges des fonctionnaires, des retraites en or payées par vos impôts.

C'est chez Jean-Louis Caccomo : Deux poids, deux mesures.

"Les caisses sont vides", disait Sarkozy. Sauf pour certains fonctionnaires, pas mal de syndicalistes, beaucoup de politiciens, et tous leurs coquins et leurs copains...

2.2.08

Un médecin écrit à son député sur la fin du monopole de la Sécurité sociale

Merci au docteur HAVET de m'avoir transmis cette lettre suite à une question qu'il a adressée à son député (Didier Quentin, député de la Charente-Maritime) . J'ai ajouté mes commentaires entre crochets.

Didier QUENTIN
Député
Vice-Président du Conseil Général de la Charente-Maritime

Le 22 janvier 2008,

Cher Docteur,

Votre correspondance, relative à la transposition en droit français de directives visant à abroger le monopole de la Sécurité Sociale, a retenu toute mon attention et je vous en remercie.

Comme vous le soulignez fort justement, les textes permettent une mise en concurrence des prestations servies par les Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM) [ça en fout un coup à la Direction de la Sécurité sociale qui « tient à rappeler l’obligation de cotiser à la sécurité sociale » et confirme le prétendu monopole]; mais pour l’heure aucune compagnie d’assurance ou mutuelle ne peut assumer, faute d’agrément, les missions des CPAM [c’est inexact, par exemple quand je vais sur la Liste des entreprises agréées, qui concerne les assurances, je trouve Alpha Insurance (Danemark), maison-mère de l'anglaise Amariz ; notons aussi que de nombreuses mutuelles remplacent complètement les CPAM depuis longtemps, par exemple la MGEN pour les profs].

Certaines sociétés d’assurance ont engagé une réflexion sur la couverture des risques liés à la santé, car elles ont déjà une expérience comme prestataire de complémentaire santé.

S’agissant d’une couverture maladie contractée auprès de sociétés d’assurances installées au sein de l’Union européenne, celle-ci est possible. Néanmoins, elle n’exonère pas dans les faits le bénéficiaire de ce type de contrat d’une affiliation au régime français de Sécurité Sociale, sauf si la personne faisant valoir ses droits réside hors du territoire national. [elle n’exonère pas « dans les faits » : signifie bien que l’Etat français viole le droit, belle reconnaissance de l'illégalité dans laquelle les politiciens entendent demeurer et du mépris qu'ils ont pour le droit des personnes à disposer comme elles l'entendent du fruit de leur travail].

Le Président de la République a ouvert un certain nombre de chantiers avec les partenaires sociaux, notamment sur le financement de notre système de protection sociale. A l’automne prochain, une expérimentation sur le remboursement de certains soins pourrait être effectuée par des prestataires privés. [vous y croyez ? Pas moi. Les dinosaures que sont les « partenaires sociaux » ne voudront pas lâcher le fromage profitable qu’ils accaparent depuis 1945].

Voilà les éléments d’information que je tiens à porter à votre connaissance.

Didier QUENTIN